Portrait de bénévole : Vincent, un catholique engagé auprès des plus fragiles
Loirétain depuis toujours, ancien prothésiste-dentaire à la retraite, Vincent habite Chaingy, il a trois enfants et sept petits-enfants. Il a toujours été un chrétien très actif dans la paroisse et bénévole de longue date au Secours Catholique. Responsable de l’équipe Orléans Ouest, qui regroupe Chaingy, La-Chapelle-St-Mesmin, Ingré, Ormes, il témoigne :
« Nous n’avons pas de locaux, juste une tout petite pièce de stockage pour la nourriture que nous récoltons lors de l’opération La boite en plus chaque année, une opération ponctuelle de collecte de nourriture dans les supermarchés, où des bénévoles nous rejoignent. Sinon, au quotidien, nous avons une petite équipe de cinq bénévoles et généralement, nous avons entre quinze et vingt familles ou personnes à aider par an. »
Aller-vers, une démarche engageante
« Notre spécificité est d’aller visiter les gens à la demande des services sociaux, ou de la délégation du Secours Catholique. Comme nous n’avons pas de locaux, nous allons les voir à domicile. Sur place, on se rend compte de beaucoup de choses, on voit si c’est rangé ou pas, propre ou pas, s’il y a des chiens, des enfants qui crient, si parfois il y a de la maltraitance ou si les enfants sont bien élevés… Les gens nous accueillent, en général toujours bien, et ils sont plus à l’aise car ils sont dans leur milieu. Il y a souvent une grande misère sociale, avec des problèmes de santé, des cancers, des fragilités physiques ou dans la tête. Mais on n’est pas là pour les juger. Et ils font ce qu’ils peuvent ! Ils sont dans la misère, et en tant que chrétien, je me dois de ne pas les laisser tomber. On les écoute, on est souriant, on s’intéresse à eux…
On va les voir environ une fois par mois, certains depuis des années, d’autres pour un coup de main plus ponctuel. L’acclimatation ne se fait pas en un jour, ça prend du temps avant qu’ils acceptent d’en dire plus sur leur vie. On peut les aider matériellement mais l’important, c’est l’écoute et la présence.»
De belles rencontres
« On a eu le cas d’un vieux monsieur qui était tout seul dans un appartement, avec des problèmes physiques pour se déplacer et des problèmes cardiaques. Il avait eu des soucis avec la justice, mais nous, on avait une relation humaine avec lui, et tous les ans à Noël il nous envoyait une petite carte pour nous remercier. Un jour en allant le voir, on n’a pas pu ouvrir la porte, on a appelé la police et il était décédé… Comme il n’avait pas de famille, on l’a accompagné lors de ses obsèques, et sa carte de Noël, je l’ai toujours gardée.
Là on a le cas d’un petit jeune qui vient d’Afrique noire, ses parents sont décédés et il n’a aucun revenu. Il a fait 5 ans de médecine dans son pays, et on est en train d’essayer de trouver des solutions avec l’assistante sociale et la cellule d’insertion professionnelle du Secours Catholique pour qu’il puisse devenir aide-soignant…
Et il y en a qui s’en sortent : par exemple cette femme qui était seule, avec quatre enfants et essayait courageusement de passer des examens pour devenir professeur, et puis elle a trouvé un travail, et elle s’en est sortie.
Notre projet, à chaque fois, est de rencontrer la personne, de l’aider à se sortir de son problème du moment, de l’accueillir comme elle est. »