Lutter contre la précarité en milieu rural
Sur le territoire du Gâtinais-Giennois, l’équipe du Secours Catholique de Nogent-Châtillon, constituée de quatre bénévoles et dont le rayon d’activités se situe dans une zone très rurale, a adapté son fonctionnement.
Marie-Thérèse et Michèle, co-responsables, Geneviève et Béatrice agissent dans un territoire particulièrement étendu qui comprend une dizaine de communes à l’extrême est du département. Comme toutes les équipes, elles assurent des permanences d’accueil-écoute les mardis, en alternance à Châtillon-Coligny et Nogent-sur-Vernisson. Leurs locaux, soit un bureau mis à disposition dans la mairie de Châtillon et un autre près de la poste à Nogent, ne sont pas grands et ne permettent pas, par exemple, le stockage de denrées alimentaires. Dans ces territoires où la ruralité dissimule parfois la précarité, il faut adapter un type de fonctionnement, car les besoins sont importants. Pas moins de trente-huit familles sont aidées par cette équipe. « Les assistantes sociales et les centres communaux d'action sociale nous envoient des personnes qui, malgré une activité professionnelle, ne s’en sortent pas. Les contrats, quand ils ne sont pas précaires, ne fournissent pas une activité à temps plein. Certaines personnes avouent de meilleures ressources financières en bénéficiant du RSA qu’en reprenant une activité ! » confie Marie-Thérèse. Depuis la crise sanitaire, comme partout, on constate que certaines familles ont basculé dans la précarité. Mais ce qui constitue la grande difficulté dans ce secteur, c’est la mobilité : pas de permis, pas de voitures, pas de transports en commun suffisants. Alors les bénévoles n’ont d’autre choix que de se déplacer pour aller à la rencontre de ces démunis en sillonnant les routes et parfois, les chemins. « On les emmène faire leurs courses, ou à certains rendez- vous administratifs ou médicaux importants. Quant aux chèques services qu’on leur donne, ils ne sont acceptés que dans certaines enseignes qui, bien évidemment, ne sont pas à proximité ! Et puis, pour certains, le retour à l’activité sans moyen de déplacement est difficile, voire impossible. Et il y a aussi ces personnes souvent âgées qui sont seules et dont nous constituons l’unique lien social… » Là, encore plus qu’ailleurs peut-être, la présence du Secours Catholique est essentielle, non seulement pour faire face à la précarité économique mais aussi pour rompre l’isolement. Michèle, Marie-Thérèse, Béatrice et Geneviève pratiquent donc souvent le porte à porte… C’est aussi cela, le Secours Catholique.